PRASAT TA MUAN (TA MUENG)

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Ta Muan Thom
Complètement ignoré du public, car très peu et mal documenté, et situé le long de la frontière cambodgienne, Prasat Ta Muan est en fait composé de trois sites :
Prasat Ta Muan Toch, Prasat Ta Muan et Prasat Ta Muan Thom (le site principal).

Après les restaurations de Prasat Ta Muan et de Prasat Ta Muan Toch, Prasat Ta Muan Thom a été complètement dégagé et consolidé.
Reste maintenant à remonter l’impressionnante quantité de blocs qui durent être démontés pour ce faire.

En février 2002, le chemin de terre fut remplacé par une excellente route à deux bandes avec pour conséquence que maintenant les Cambodgiens revendiquent la propriété de la pièce maîtresse "Prasat Ta Muan Thom" !
Déjà que les dégâts importants sont le résultat de bombardements du temple par les forces cambodgiennes …
Après "l’affaire" de Phra Viharn (voir cette visite), faut-il préciser que les Thaïs sont loin d’apprécier ?
Il est intéressant de suivre l’évolution des restaurations car tout laisse à penser que nous pourrons bientôt (re)découvrir une petite merveille.

Si après avoir visité Phanom Rung, vous vous lancez sur la route de Prasat Khao Phra Viharn, ne ratez pas ce détour.
Petit avertissement toutefois, si vous vous servez de la carte Michelin de la Thaïlande au 1.000.000 ième, sa localisation sur cette carte est malheureusement trop au nord d’une vingtaine de kilomètres.
En fait, il est situé le long de la frontière. Voir sa position GPS en la fin de texte.


Ta Muan Toch
D’inscriptions découvertes au Prasat Ta Prohm, mais aussi d’autres inscriptions, en alphabets Khmer et Sanskrit, tant en Thaïlande (Ta Muean Tot, Dan Prakham et Prasat Hin Phimai) qu’au Cambodge, le Roi Khmer Jayavarman VII (1181 – 1219) avait installé 102 « Arogyasalas », à travers son royaume.
Ces infirmeries connues sous le nom de KUTI RISHI furent construites en bois dont il ne subsiste bien entendu aucune trace actuellement. Toutefois, chaque KUTI RISHI disposait, en son centre, d’un temple construit en latérite.

En prenant la route d’accès à Ta Muan vous trouverez d’abord à votre gauche un petit temple en latérite : Prasat Ta Muan. C’était le centre d’un de ces KUTI RISHI mais aussi un lieu de repos comme Prasat Ban Bu (Phanom Rung) sur la route d’Angkor.

Poursuivez votre route et à votre droite va surgir Prasat Ta Muan Toch, de style Bayon, agrémenté de son classique réservoir d’eau datant de l’époque Khmer. Egalement chapelle d’un hôpital, initialement destiné à la population locale, son activité fut étendue aux voyageurs vers Angkor.

De nombreuses inscriptions y furent découvertes, en l’honneur de Bouddha et du Roi bien entendu. Mais on y apprend aussi que les médecins de l’époque étaient aussi bien des hommes que des femmes, on y découvre des descriptions de soins dispensés, des cérémonies …
A noter sa construction en pierres de sable et non en classique latérite.


Ta Muan
Bientôt le bout de la route et Prasat Ta Muan Thom, point de chute de cette excursion.
La construction de cet ensemble remonte au 11° siècle et nous nous trouvons ici au point de séparation du plateau de Khorat d’avec la plaine du Cambodge.
Il s’agissait d’un des plus beaux temples sur la route reliant Phimai à Angkor, mais outre les bombardements déjà mentionnés, son isolement fut surtout profitable aux «pilleurs» qui ne se privèrent pas «d’emporter» fresques et linteaux.
Le Prang principal, construit directement sur la roche, est entouré de quatre Gorupas avec son entrée principale tournée au Sud.
Le sanctuaire principal et les deux prangs situés au Nord sont construit en pierre de sable. A remarquer un escalier assez ardu, en latérite, menant à une petite rivière et qui matérialise l’actuelle frontière.

Ne vous étonnez pas si un militaire thaï vous suit, il est là pour votre sécurité.
En effet les Cambodgiens viennent parfois « importuner » les visiteurs, pour expliquer les choses gentiment.
Ne passez la rivière sous aucun prétexte, il y va de votre sécurité, la zone ne "serait" en effet pas totalement déminée.
Mais il m’étonnerait grandement que les militaires thaïs vous laissent faire malgré leur cordialité évidente et leur plaisir de voir … des visiteurs !

Terminons par une anecdote : « Thom » signifie, en Khmer, « grand » et « Toch » « petit ».
Le deuxième temple est plus grand que le tout premier et il est qualifié de « petit » !
La raison en est toute simple, lorsque les qualificatifs de « Thom » et de « Toch » furent attribués, le premier temple n’avait pas encore été découvert, enfouit qu’il était dans la jungle profonde de l’époque.

Position GPS de Ta Muan : N14 21.344 E103 15.514 (WGS 84)
Position GPS de Ta Muan Toch : N14 21.216 E103 15.730 (WGS 84)
Position GPS de Ta Muan Thom : N14 21.053 E103 15.903 (WGS 84)

Ta Muan figure dans les suggestions de circuits des sanctuaires khmers.

Depuis le classement UNESCO, en 2009, du Prasat Phra Viharn (Preah Vihear), le conflit frontalier entre la Thaïlande et le Cambodge a repris. Cela mène à de réguliers affrontements armés entre les parties.
Allant de simples échauffourées, provenant de provocations, jusqu’à des échanges de tirs d’artillerie, il est bien évident que l’accès à la zone est très difficile et fortement déconseillé.
Comme il suffit parfois d’un rien pour que les hostilités ne reprennent, il est actuellement préférable d’oublier de visiter ce groupe de temples ainsi que de parcourir la frontière en ce compris la zone de Prasat Phra Viharn (Preah Vihear).
Ne perdez pas votre temps à « essayer » d’y aller malgré tout, les militaires ne vous laisseront pas passer d’autant qu’ici, les échanges d’artillerie sont particulièrement importants.

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Toutes les photos sont de Alain Bottu © 2002-2003-2006

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