RAMA II ET RAMA III


Les successeurs de Rama I°, Rama II et Rama III, achevèrent de consolider le royaume et poursuivirent la renaissance des arts et de la culture d'Ayutthaya. Rama II, également artiste de renom, fit construire et réparer un grand nombre de monastères à Bangkok. Le monument le plus célèbre de son règne est le Wat Arun, ou «Temple de l'Aube».

Déjà du temps de son père, Rama II avait acquis la réputation d'un grand poète. Son oeuvre maîtresse, l'Inao, est un poème épique inspiré d'une légende javanaise.
Sa version du Ramakien, ou Ramayana thaï, est devenue un classique. Elle fut achevée sous son règne. D'autres poètes y ont collaboré, et le roi lui-même en composa de larges passages. Rama Il fit représenter ses oeuvres à la cour par des troupes de théâtre et de danse classique, de traditions khone et lakorn.
Rama II renoua les relations, avec l'Occident, interrompues depuis l'époque du roi Naraï.
En 1818, un représentant Portugais, Carlos Manoel Silveira, arrivé de Macao, était à la recherche de facilités pour construire des bateaux et faire du commerce à Bangkok. Il fut ultérieurement nommé consul du Portugal à Bangkok.

En 1822, le Marquis de Hastings, gouverneur général de l'Inde, devait désigner Jean Crawfurd comme représentant britannique au Siam. Selon ses instructions, Crawfurd devait obtenir des facilités pour les négociants britanniques, mais les négociations n'aboutirent pas.

Sous Rama III (1824-1851), la porte s'ouvrit plus largement encore, ce qui relança le commerce avec la Chine. Grâce à la continuité de l'approvisionnement en porcelaine chinoise, le roi put faire décorer de nombreux temples, parmi lesquels le Wat Arun. Pour la petite histoire, le roi dut faire appel à la population pour avoir davantage de tessons de porcelaine. Celle-ci en amena des quantités de tesson permettant ainsi l'achèvement de la décoration de ce temple.
Bouddhiste extrêmement pieux, Rama III fut jugé «austère et réactionnaire» par certains Européens. II a pourtant encouragé les missions américaines pour que son pays profite de la médecine occidentale, et notamment des vaccinations antivarioliques.
Durant son règne, Rama III devait également envoyer des troupes au Cambodge. 14 ans de guerre pour aboutir à une nouvelle reconnaissance du pouvoir Thaï sur le Cambodge.

La mission de Crawfurd fut suivie par la visite de Burney à Bangkok en 1826. Comme représentant Britannique, les négociations du capitaine Henry Burney furent couronnées de succès aboutissant à la signature d'un traité d'amitié et commerce avec le Siam par lequel les britanniques furent autorisés à commercer.
Des négociants et missionnaires américains reçurent un accueil cordial. En 1833 Edmund Roberts fut nommé comme premier représentant officiel américain auprès de la cour de Thaïlande par le Président Andrew Jackson comme le premier représentant Américain à la Cour Thaïlandaise. Un traité d'amitié et commerce fut signé sur quasi la même base que le traité de Burney. C'était le premier traité que les U.S.A. concluait avec un pays de l'orient.
Mais les traités de 1826 et 1833 ne répondaient pas aux attentes des britanniques et des américains qui voulaient des conditions similaires à celles prévalant en Chine. Le Président américain Zachary Taylor désigna, en 1850, Joseph Balestier comme représentant américain spécial à Bangkok avec pour mission d'obtenir des termes plus favorables par un nouveau traité avec le Siam. Balestier devait échouer dans cette mission essentiellement à cause de son manque de connaissance correcte des règles douanières et des coutumes Thaïlandaises.
La même année, la reine Victoria nomma comme James Brooke, le Rajah blanc de Sarawak, comme représentant britannique à la cour Thaïlandaise avec mission, lui aussi, de réviser le traité signé antérieurement par Burney.
Mécontent de l'attitude des pouvoirs Thaïlandais, et devant repartir les mains vides, Brooke proféra des menaces voilées mais explicites. La crainte s'installait dans les officiels que le Chao Phraya ne puisse faire l'objet d'un blocus par les bateaux britanniques.
Heureusement pour le Siam, Rama III mourait en 1851 et Rama IV, qui lui était pleinement conscient du danger d'entrer en conflit avec les britanniques, exprima son empressement à reprendre les négociations, enlevant de ce fait toute cause de conflit entre les deux pays.

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© Alain Bottu
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