LA PERIODE RATTANAKOSIN (BANGKOK)
OU L'ERE CHAKRI


Le général Chakri prit le nom de Ramathibodi pour régner sur le Siam. Quand le nom dynastique de Rama fut introduit au 20° siècle, on le désigna sous le nom de Rama I°.
Le premier acte de son règne (1782-1809) fut de déplacer les quartiers de son administration de l'autre côté de la rivière, à Bangkok. Il entreprit l'édification de son palais sur le modèle de celui d'Ayutthaya. Il rassembla à cet effet les meilleurs artisans survivants de l'ancienne capitale ; le Grand Palais qu'il fit bâtir ne contenait pas seulement les résidences du roi et de sa famille, mais aussi les bureaux du gouvernement, de la Justice et surtout, la chapelle royale.

Destinée à recevoir le Bouddha d'émeraude, la chapelle est le premier édifice permanent du règne de Rama I°. Il en est aussi le plus élaboré. Sa construction demanda presque trois ans à la suite de quoi on y installa le Bouddha sur un trône à baldaquin. On ajouta alors un nouveau nom au cortège d'épithètes désignant la ville : Krung Thep Phra Maha Nakorn Amorn Rattanakosin etc..., ce qui signifie (Ville des anges, demeure du Joyau).
L'ère Chakri venait de naître.
Depuis lors, les Thaïs appellent leur capitale : Krung Thep. Mais à l'étranger, on continue de l'appeler Bangkok.

La défense des frontières du pays fut une des préoccupations majeures de Rama I°. Le Cambodge reconnu être sous la coupe de Rama I° et lui transféra les provinces de Battambong et de Siemrep.
Au début de son règne, le roi Bodôpéya de Birmanie se lança dans une série de campagnes contre le Siam, au cours desquelles s'affrontèrent les plus gros effectifs jamais réunis de part et d'autre.
L'armée siamoise attaqua courageusement les Birmans aux points frontaliers stratégiques, mettant l'ennemi en déroute avant qu'il n'ait pu faire quelque ravage que ce soit.
Rama I° à même sérieusement contre-attaqué en envahissant le Tavoy en Basse Birmanie, non seulement comme mesure de représailles mais également pour tenter de démontrer la force de son pays et davantage encore le bon moral de ses gens.
Il ajouta aussi Chiang Mai à son royaume et accepta la soumission du Kedah, du Perlis, du Kelantan et du Trengganu comme états vassaux.
Après Bodôpéya, la Birmanie se trouva mêlée aux conflits coloniaux avec les Britanniques, laissant le Siam plus ou moins tranquille.

En vue de faciliter l'administration du pays, il nomma un comité d'expert pour réviser les lois. Le résultat en fut le Code de 1805-1808 ou les Lois des Trois Cachets.

Rama I° s'est constamment préoccupé de faire renaître la culture thaïe. La Thaïlande moderne lui est redevable d'avoir sauvé ses trésors culturels de l'oubli et de l'anéantissement. Il nomma des commissions d'experts chargées de revoir et de rassembler les fragments de traités religieux et juridiques ayant survécu à la destruction d'Ayutthaya, en 1767, et de préparer une nouvelle édition compilée de l'écriture Bouddhiste
Il devait s'attaquer lui-même à la tâche de récrire et réviser les travaux littéraires célèbres, tels le Ramakien et le Inao.
Il a perpétué une autre tradition d'Ayutthaya, qui consistait pour le souverain à nommer son frère "maha uparaja" (roi suppléant) avec des pouvoirs presque égaux aux siens.
Sa résidence, le Wang Na (palais de derrière), abrite maintenant le musée national.
Les joyaux de la couronne ayant disparu dans la tourmente de 1767, Rama I° en commanda de nouveaux pour son couronnement.

Voyant la mort approcher, il se fit faire un cercueil d'or ; l'ancien protocole prescrivait que les corps de la famille royale fussent placés dans des cercueils pendant un certain temps, avant la crémation.
Le roi était si content du bel objet qu'il l'installa dans sa chambre pour l'admirer tout à loisir. A cette vue, une de ses femmes éclata en sanglots ; c'était un mauvais présage, disait-elle ; «sottise», répliqua le roi en riant, «si je ne le regarde pas de l'extérieur tant que je suis encore en vie, comment diable pourrai-je le voir ?».

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© Alain Bottu
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