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Prang Song Phi Nong
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Finalement pas très connu des visiteurs étrangers, c’est le moins que l’on puisse dire, le Parc Historique de Sri Thep souffre de se situer entre Bangkok et la ville étape de Phetchabun. On passe, encore et encore… ! Et si nous nous y arrêtions un peu d’autant plus que, soyez rassurés, vous aurez largement le temps de poursuivre ensuite la route vers Phetchabun qui n’est plus qu’à une centaine de kilomètres. Cette cité très ancienne date du VII° siècle, début de la période Dvaravati. Il n'en reste que les ruines dispersées dans un très vaste et agréable parc. Ce n'est qu’au XIII° siècle qu’elle fut abandonnée par les Khmers pour ne sortir de l’oubli que fin du XIX°. On reparle officiellement de Sri Thep en 1904 lorsque le ministre de l’intérieur de l’époque, la prince Damrong, visita les lieux et lança des recherches pour retrouver le nom exact dans les archives d’Ayutthya et de Thonburi (les locaux utilisaient un autre nom). Entre-temps, le royaume Dvaravati avait décliné, au XI° siècle, et n’avait pu contenir l’expansion de l’Empire Khmer et l’arrivée du bouddhisme Mahayana sous le règne de Jayavarman VII. Depuis 1935, date des premières fouilles archéologiques, il a été mis en avant, au vu du nombre important de vestiges, de réservoir d’eau…, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des murs, que la population devait y être particulièrement dense au point qu’une seconde enceinte de protection fut érigée. A la première, circulaire, c’est donc ajouté une seconde, ovale, formant ainsi un vaste ensemble de près de 5 km² ressemblant quelque peu à une forme d’hippodrome. La découverte, lors de fouilles en 1988, de tombes datant probablement de 2.000 ans, serait un signe d’une occupation très ancienne des lieux. Quelques bijoux, vaisselle, armes en métal, ossements dans des jarres… y furent découverts, ainsi que des ossements d’éléphant de près de 2 mètres de long. L’histoire ne dit pas s’il est mort durant la période de construction des temples ou lors de festivités. Site Khmer … donc allée d’accès et pont de nagas faisant face à l’Ouest. Les deux petits Prangs Ouest en briques sont intéressants puisque assemblés sans mortier démontrant ainsi l’influence de Bouddhisme Dvaravati qui était en vigueur aux VII° et VIII° siècles. Le Prang Sri Thep est lui classique des XI° - XII° siècles, période durant laquelle il aurait été construit, en respectant la traditionnelle forme carrée en briques de latérite avec une structure en croix et portes aux points cardinaux, dont trois fausses. Seule celle orientée Ouest est réellement une porte. Ce temple hindou, initialement d’influence Dvaravati, fut modifié pour refléter le Bouddhisme Mahayana comme ce fut le cas dans bien des sites khmers. Le Prang était surmonté d’une couronne en forme de lotus. Elle existe toujours mais se trouve maintenant au sol avec quelques autres pièces sculptées. |
Sri Thep
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Mais le plus intrigant vestige c’est l’énorme structure rectangulaire qui fait face à la "Roue de la Justice" et dont l’usage n’est toujours pas bien connu : le Khao Klang Nai, aux motifs en stucs de formes inhabituelles. Servait-ils d’entrepôt d’armement, de conservation des trésors khmers ? La question reste sans réponse. Mais un autre trésor a été découvert en 2010 ... du pétrole ... qui commence à être exploité à quelques kilomètres de là sur la route d’autres vestiges extra-muros du Parc Historique menant au Khao Khlang Nok situé à Ban Sra Phue. Immense carré de briques de latérite de 90 x 90 mètres pour 16 mètres de haut. L’usage du bâtiment reste inconnu. Ne perdez pas votre temps à pousser votre visite jusqu’au Prang Reussi situé au Wat Pa Sa Kwae. Si l’unique prang, restauré à de nombreuses reprises, avait malgré tout un certain charme, il n’en est plus rien depuis les dernières restaurations de 2009-2010. C’est tellement sur-restauré, aménagé… avec même l’ajout de faux vestiges, que cela n’offre plus le moindre intérêt. Etonnante situation en total contraste avec les magnifiques restaurations faites par le Département des Beaux-Arts Thaïlandais ! Reste à savoir si ce département fut le maître d’œuvre de cette restauration. |