Version avec un MINIMUM de photos ICI
Sri Thep Historical Park
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Phetchabun, vous connaissez ?
En posant ainsi la question vous aurez compris que je m’attends à davantage de « non » que de « oui » et c’est bien là le problème d’autant que beaucoup de guides touristiques, de renon y compris, n’ont même pas le nom de cette ville dans l’index du guide ! Et là je trouve que c’est quand même fort de café. Bref vous aurez aussi compris qu’il y a des choses à voir dans les environs au point de devoir découvrir les hôtels du coin ! Un peu de sites historiques, de peintures murales dans un temple proche de Phetchabun, de grandioses paysages verdoyants avec des points de vue tout aussi grandioses, de superbes parcs nationaux … de quoi être gâté dans cette région bien trop méconnue des touristes étrangers. Les thaïs connaissent bien la région d’autant plus qu’ils adorent s’y rendre d’octobre à janvier pour y profiter d’une température fraîche et de voir … le brouillard qui ici est une attraction très courues qui fait le bonheur des tours operateurs locaux. Pas de quoi s’étonner donc de la présence de très nombreux « resorts » dans la montagne. Le côté grandiose des paysages est la conséquence directe du changement brutal de la plaine en zone de montagne. En effet nous sommes ici au Nord-Est de la plaine centrale de la Thaïlande aux riches cultures et, brutalement, la chaîne de montagne qui nous mène au Laos et au Mekong met fin à cet ordre tranquille de rizières et autres cultures. Le côté verdoyant est aussi une conséquence de cette rupture de paysages puisque les nuages sont accrochés par les montagnes et ils n’hésitent pas à arroser la région par de gros grains. La météo est donc importante pour bénéficier des grands espaces et si à chaque visite les vues identiques sont complètement différentes cela fait le bonheur des photographes. Le brutal changement de plaine en montagne fait de la région une position militaire stratégique et ce n’est pas pour rien que la dernière ligne de crêtes avant la plaine fut l’endroit où les troupes thaïlandaises installèrent des bases d’artillerie pour stopper les tentatives d’invasion communiste, venant du Laos, lors de la guerre du Vietnam. Inutile de préciser que depuis ces bases les vues sont vraiment « imprenables ». |
Khao Kho
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Voilà donc le contexte général de cette visite illustrée que nous allons commencer sur la route venant de Bangkok–Sabaruri en faisant un petit stop à Sri Thep (Si Thep) et plus particulièrement au « Sri Thep Historical Park » située stratégiquement dans le bassin de la rivière Pasak et à un carrefour entre les villes de la plaine centrale et celles du Nord-Est. La cité fut occupée depuis le début de la période Dvaravati au 7° siècle jusqu’au 13° siècle, lorsque les Khmers désertèrent les lieux et abandonnèrent la cité à la jungle. C’est en 1904 qu’il fut à nouveau question de Sri Thep dont le nom avait été retrouvé dans des archives d’Ayutthaya et Ratanakosin. Mais il fallut attendre 1935 pour de réels travaux de recherches archéologiques qui permirent aussi de découvrir d’anciennes tombes et squelettes. Les vestiges de cette ancienne cité couvrent une superficie de 47 km2 et sont entourés de deux murs et fossés concentriques car elle était en fait composé de deux structures, Ubon Nai, structure interne, et Ubon Nok, structure externe. Ubon Nai est de plan circulaire avec huit entrées. On y retrouve les vestiges de trois importants monuments : Prang Si Thep, Prang Song Phi Nong et Khao Klang Nai. Il existe également divers sites archéologiques dispersés dans cette structure. Ubon Nok est elle de plan rectangulaire, dispose de sept entrées et de dizaines de petits sites archéologiques. En dehors de la ville antique, il y a environ 50 autres sites archéologiques dont deux, plus importants, qui font l’objet d’un fléchage pour s’y rendre en voiture. Ces multiples sites archéologiques indiquent que la cité était fortement peuplée et que la structure interne initiale devenue trop petite a nécessité la construction de la seconde. Le site est entièrement restauré et il fait bon de se promener dans ce parc très arboré avant de poursuivre la route vers Phetchabun, ville à l’allure très provinciale et, il faut bien l’avouer, sans grand intérêt. |
Phu Hin Rong Kla National Park
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De là il ne faut absolument pas manquer l’ancienne zone de combats avec la guérilla communiste lors de la guerre du Vietnam. Nous commencerons par Khao Kho pour le côté gouvernemental et ensuite le parc national de Phu Hin Rong Kla pour les communistes. Au Nord-Ouest de Phetchabun la route sinueuse et parfois même bien pentue va nous mener, via de superbes paysages, à Khao Kho et son ancienne position d’artillerie (It Thi Fire Support Group) devenue aujourd’hui un petit musée militaire exposant en plein air des mortiers, canons, carcasse d’hélicoptère, blindé … Mais l’intérêt essentiel des lieux ouverts au public est incontestablement les grandioses et même spectaculaires vues panoramiques. Un régal pour les yeux qui ne restera pas sans suite. En effet, en poursuivant la route pour un très court trajet, on arrive au Khao Kho Memorial que l’on imagine facilement érigé pour commémorer les soldats thaïlandais mort au combat. Et bien non car bien plus diplomatiquement, et dans le cadre de la réconciliation nationale de l’époque, il est dédié « à ceux qui ont perdus la vie dans les conflits armés ». Du pied de la tour vous accèderez facilement au bout du promontoire. N’hésitez pas à passer les tranchées militaires pour aboutir à nouveau à des vues panoramiques grandioses sur quasi 360 degrés. |
Wat Sri Mongkhon (Wat Na Sai)
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Les grands massifs forestiers visibles depuis les points de vue sont aujourd’hui « parcs nationaux ». Heureusement au vu de la déforestation de certains secteurs au profit de l’agriculture. L’un deux, le Phu Hin Rong Kla National Park à la dense forêt primaire mérite une attention particulière sous les plans géologique et militaires et là aussi les vues grandioses tout au long de la route menant à ce parc. Sur le plan militaire la forêt fut un refuge pour les communistes et il est possible de visiter les vestiges d’un des camps d’endoctrinement des recrues du « Communist Party of Thailand ». Ce camp comprenait hôpital, moulin à eau, écoles politique et militaire, abris anti-aériens, prison, cimetière … Sur le plan géologique, une rare curiosité mérite le détour. Au bout d’une promenade sur un sentier forestier (passant à quelques dizaines de mètres de tombes de soldats communistes) on arrive à des formations géologiques curieuses avec des roches en forme de ½ boules ! Cette promenade vaut franchement la peine car outre cette curiosité vous vous trouverez au bord de la falaise avec, à plusieurs centaines de mètres plus bas, la plaine centrale. Ici aussi donc des vues à couper le souffle. Et si vous aimez les peintures murales anciennes dans les temples, ne manquez pas de vous rendre à Ban Nasai (Lom Kao) pour visiter le Wat Na Sai (connu aussi sous le nom de Wat Si Mongkon) et dont les peintures anciennes sur les quatre murs de l’ubosot racontent l'histoire des dix incarnations de Bouddha et reflètent aussi les modes de vie anciens : chasse et pêche, commerce maritime, travailleurs chinois, enfer et paradis …. De quoi changer un peu de type de visite avant de se lancer à la découverte d’autres points de vue superbes, de grottes, cascades … que nous offre la région de Phetchabun. Plus de peintures murales ? Alors ne manquez pas de consulter la rubrique des DIVERS Position GPS du Wat Sri Mongkhon (Wat Na Sai) : N16 53.801 E101 12.033 (WGS 84) |